mercredi 15 octobre 2014

Suspension


Routine.

L’homme n’aime pas le quai. Il s’y retrouve chaque fin de semaine durant trois quart d’heures. Il se présente debout, fidèle à son poste, forcé d’y être du fait de ses choix. Il n’ose pas rester à l'abri du toit de la gare, de peur que son esprit ne s’égare et ne lui fasse manquer son train.
C’est un moment long et lancinant où l’homme se demande s’il y aura une foule en grand nombre, s’il y aura du retard et si les gens ne se montreront pas grossiers.
Il voit, derrière les grilles de la dernière voie, des arbres qu’il déteste; ces arbres à moitié déconfits avec différentes faces à chaque saison, qui lui rappel le temps qui défile et le laisse à son terne labeur.
De temps à autre, des habitués indolents se moquent de lui et de sa scrupuleuse assiduité. Il reste de marbre, il scrute les heures.
Non, l’homme n’aime pas le quai…      

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